Les Bains
Après les années new wave, après la période Boukobza-Guetta, la dernière livraison du temple des nuits parisiennes se veut toujours aussi attrape-people. Pour cette version 2015, où affleurent encore les stigmates du glorieux passé (vieilles affiches des concerts de D.A.F. ou d’Echo and the Bunnymen), le designer Denis Montel a remixé les eighties dans une déco flashdance avec carrelage disco pixellisé, plafond aux courbes spatialisantes, double patio et enceintes incrustées dans les toilettes… Tandis qu’une bande-son post-disco fait office de transition chronologique, Les Bains, côté fourneaux (dont Christophe Beaufront et Thiou cuisinèrent l’âge d’or), nous replongent corps et âme dans la fusion food. Jupes courtes customisées par la femme du patron Jean-Pierre Marois, les hôtesses allumettes déballent les créations de Philippe Labbe : en entrée, noix de saint jacques vaguement dashi émulsionnées au pamplemousse sur excellent lit d’épinards, ou carpaccio de dorade au yuzu ; en plat, raie enroulée sur bâton de citronnelle et lentilles roses d’inspiration thaïe, médaillon de lotte roulé dans le pakchoi et infusé au kéfir avec boules de navet, ou presa ibérique au garam masala bien agrumée… Et si l’on peut faire l’impasse sur les desserts un brin poussifs (énièmes cheesecake et tarte au citron), les cocktails géniaux de Julien Deba et Nicolas Lasjuilliarias (bloody mary parfait à la vodka garlic et à la tomate cerise, 18 €) et la carte des vins BCBG (vosne-romanée, beaune 1er cru, pessac-léognan… de 29 à 13 000 € la bouteille) vous aideront à assurer le ticket moyen maison autour des 50-80 €.